01 Août 2012 - 00h01
Elles se sont tout d'abord posées sur un ventre plat, les deux mains de ma mère, guettant l'effet et la place que j’y prendrai aux premières nausées.
Elles ont compté sur les doigts, les deux mains de ma mère, combien de jours encore mon cœur se soulèvera ? Comment va-t-elle ? Devant cette poupée, comment vais-je m'inquiéter, mon amour de tant aimer !
Serai- je mère poule ? Ou mère nature ? Serai-je en mesure la nuit quand elle ne dort ?
Sur la table de chevet, elle confie le missel de sa vie…A tous les anges et spirituels…
« Faites que mes enfants ne connaissent point la guerre, ni la faim, ni le froid, ni la peur, ni l'effroi. Que l'obscurité ne ternisse point leur lumière, faites que je puisse les élever, les chérir. Donnez-moi l'espoir de les voir grandir, créez des fées autour de leurs berceaux .Vous qui avez le pouvoir du cœur, il me reste tant à apprendre sur le bonheur ».
Maman veut des rêves en couleurs, du miel, de la douceur, attentive à l'écoute de l'infiniment petit, elle me guidera pas à pas à l'infiniment grand.
Une nouvelle essence, ses deux mains de mère pour en accueillir le fruit, le parfum naturel de ses enfants de leur premier à leur dernier cri se porte dans sa chair et coule dans son sang.
L'alchimie du fond des âges, retentit comme un présage.
Elle mélange ses cheveux gris à nos cheveux blancs.
Les compliments qu'elle reçoit sur ses enfants font doucement rosir de plaisir ses soixante-dix printemps.
"C'est le bel âge ! Assurément ! Bon anniversaire Maman !"
Je dépose pour finir trois mots qui ouvrent les cieux et le pays des merveilles si doux et si délicats
"Je t'aime Maman. Firmament je t'aime tout simplement !"