Ecueils de la vie.
Nombre se sont mis sur mon chemin un jour ou l'autre comme tout un chacun.
Et cela rassure en un sens car on se dit que d'autres ont survécu alors pourquoi pas soi !
Il paraîtrait aussi que "ce qui ne tue pas, rend plus fort"...
Entend-on par " plus fort " le courage dont il faut faire preuve et la fierté du miracle de ne pas avoir succombé face à l'ampleur du mal ? Il est évident qu'une seconde traversée du désert fasse moins peur que la première... mais tant de sable avalé, tant de poussière dans les yeux, tant de sueur écoulée ! Et il ne faudrait plus penser qu'à l'oasis entraperçue ?
Les chagrins, les peines, les ennuis, les emmerdes, les horreurs de la vie en font justement partie de cette vie, personne n'est longtemps épargné mais un homme averti ne peut-il pas se plaindre pour autant ?
Avec un peu de recul, mes écueils ne m'ont pas rendue beaucoup plus forte, à moins bien sûr que l'on considère qu'être tétraplégique de l'âme est mieux que mourir ! Mes écueils ne m'ont pas tuée mais si c'est simplement le coeur qui continue à battre, quelle vie est à vivre si tout le reste ne fonctionne plus : des pensées sordides et conditionnées, des souvenirs déprimants, un cerveau qui ne sait plus réfléchir, un coeur qui ne sait plus aimer...une vie sous assistance respiratoire...
Je crois que tout ce qui m'a arraché le cœur m’a permis d'apprécier davantage le moment de bonheur accordé, aussi éphémère soit-il.
Je les apprécie malgré les blessures et les cicatrices que je ne prétends pas, en un dicton, pouvoir transformer en lifting.
Je remplacerai donc le dicton "ce qui ne tue pas rend plus fort" par "ce qui ne nous tue pas nous tuera plus tard".
Entendant par là, le plus tard possible, comme une espèce de conscience de la vie et une ardeur infinie au combat des écueils de cette vie.
« La mélancolie est une maladie qui consiste à voir les choses comme elles sont. » Gérard de Nerval